Le projet Halle Pajol dans lequel je propose d’installer certaines de mes œuvres a été un projet phare de la ville de Paris qui a souhaité, dans une démarche à la fois urbaine sociale et environnementale, préserver des éléments d’une architecture ferroviaire  témoin d’un passé industriel et technique du quartier et concevoir un bâtiment futuriste en tant qu’il est à même de produire sa propre énergie par l’intégration de dispositifs de production de chaleur et d’électricité.

Cette volonté de valorisation de matériaux récupérés, de recomposition intégrant le vieux, le neuf sans renier la technicité des choses est au cœur de ma propre démarche artistique, celle là,   particulièrement axée sur la reconquête des éléments de construction ou de voirie, ou de signalétique de la SNCF.

C’et ainsi que j’ai eu la chance de pouvoir récupérer des éléments de la halle Pajol et qu’inspiré par le voisinage des espaces ferroviaires jouxtant le projet, par les marques du temps qui ont ennobli des pièces métalliques initialement vouées au rebut,  j’ai créé diverses œuvres.  Oiseau, blasons ou fantômes elles parlent en langage d’aujourd’hui, elles symbolisent,  elles représentent le génie de ce lieu.

Mon projet prévoit de localiser 5 œuvres dans le jardin public qui cerne le bâtiment de la Halle.

Pour les utilisateurs de ce jardin, flâneurs ou familles, enfants et adultes, mais aussi pour les usagers de l’auberge, de la bibliothèque et de la salle de spectacle conférence les sculptures implantées au cœur du jardin constitueront des repères, des points d’accrochage de la lumière et peut être motifs d’amusement ou de rêverie, évocation sans insistance  du passé des lieux.

Les 3 grandes œuvres seront disposées dans le jardin :

- 2 Totems à la limite du jardin et des voies  en contrejour sur fond de paysage ferroviaire et en surplomb du passage des trains dont les mouvements attirent tout au long du jour l’attention ;

- ‘Miss Pajol ‘ au centre du jardin, « tient les mûrs » comme aiment à le faire les jeunes de ce temps  et jouit du calme et de la beauté du lieu, comme le font jeunes en couples , en bande, et personnes âgées et familles que nous avons vus dans ce jardin ;

- Sur la passerelle, sur fond de paysage urbain,  au delà des rails, le blason placé en hauteur inscrira son motif floral dont les courbes viendront en contraste fort avec la verticalité des pylônes et l’horizontalité des rails pour dire la diversité des choses et la richesse de la matière héritée de la Halle ;

- Enfin, sous l’escalier qui mène à la passerelle on découvrira au cours de la déambulation  le ‘Fantôme de la halle ’jouant lui de l’ombre et de la lumière, cette lumière que capte la Halle pour en faire de l’énergie…

Nous avons opté pour cette disposition qui reste prudente, évitant de porter quelque atteinte que ce soit aux éléments construits. Il reste qu’une orientation pourrait être intéressante qui disposerait des sculptures dans ou au bord des bassins. Option que nous avons écartée à ce stade dans l’ignorance des capacités de portance des supports et étanchéités.

L’option que nous avons retenue, devra être vérifiée en concertation avec les services des jardins de la Mairie. Et au regard des règles régissant le domaine ferroviaire.

Note d’intention